Agriculture enfin!
Ziggurat d'Ur: temple dédié à Nanna,dieu mésopotamien de la lune
Conséquemment, les hommes prient de différentes manières afin d'invoquer la bonne grâce de ces esprits et avoir plus de chance à la chasse que la tribu voisine. Par ailleurs, avec l'arrivée de l'agriculture dans le croissant fertile, les cultes se distinguent et prennent de l'ampleur. Grâce à la sédentarisation les civilisations qui possèdent des croyances semblables construisent des lieux de culte. Ces clans matriarcaux dirigés par une reine consolident des temples et des empires en Mésopotamie, en Égypte, en Afrique de l'Est, en Indi, en Turquie, en Crête antique, en Thessalie, en Israël antique et en Inia (Grèce antique). Leur règne dure 40 siècles jusqu'à la conquête des Grecs au VII siècle av. J-C. En conséquence, les temples érigés par ces civilisations sont détruits et remplacés par des monuments grecs. Cette invasion cause aussi la migration de la population locale vers l'Afrique de l'Ouest où l'échange de langues et de cultures contribueront à la création d'un culte connût aujourd'hui sous le nom de vaudou. Les descendants de la nation Mawufe fondent l'empire Ewe, l'empire Fon, l'empire Yoruba, l'empire Oyo et l'empire Dohémien. Cette séparation cause la création de plus de 32 dialectes différents et la répartition de la population sur le continent africain.
La légende dit qu'il y avait une dispute au sein du clan Yoruba. La divergence d'idées fut si grande qu'une partie des Alladahonous décida de migrer vers ce qu'est aujourd'hui le Bénin. Celle-ci créa l'empire de Dahomey et un nouveau culte pour symboliser leur exode. La religion dahoméenne est très structurée et elle possède une hiérarchie pour les voduns (esprits). Cependant, avec l'expansion de l'empire, plusieurs branches de dieux sont ajoutées à la hiérarchie. Ainsi, la religion de Dahomey regroupe alors l'ensemble des cultes qui entoure l'empire créant une très grande diversité de pratiques et laissant beaucoup de liberté aux pratiquants. C'est avec la chute de l'empire dû à l'arrivée de colonisateurs européens que la religion change de nom et devient le culte du vaudou.
Esclaves en Amérique
En effet, les Européens importaient les esclaves noirs en Amérique principalement de l'Afrique de l'Ouest. C'est alors que le culte fait son apparition en Amérique et en Europe. Toutefois, sa pratique était illégale et les punitions étaient sévères. Nombreux esclaves se tournaient vers le culte du vaudou pour demander la délivrance de leurs misères. La pratique du culte était un lien commun entre les esclaves et leur permettait de se rapprocher de leurs ancêtres situés de l'autre côté de l'océan. Toutefois, les esclaves partagent leurs croyances, leurs traditions et leurs dieux ce qui modifie les rituels des différents groupes ethniques. De plus, les objets de culte sont modifiés et remplacés par des figurines du christianisme pour camoufler leur véritable signification. En conséquence, la branche du vaudou nommé le vaudou haïtien possède des caractéristiques du christianisme.
Les Européens y voyaient des pratiques barbares et primitives réprimandaient grandement ceux qui le pratiquait. Effectivement, les colonisateurs ont appliqué des lois pour interdire l'utilisation de langues africaines, la construction de temples et la pratique de rituels avec des tambours ou autres instruments de musique. La campagne anti-vaudou était présente partout en Amérique. On encourageait la dénonciation des membres de la famille, des amis et des voisins. De grosses amandes, la tortures, des sévices corporels, la castration génital, le lynchage et la peine de mort peut être imposé à la personne prit en flagrant délit. En conséquence, le culte se pratiquait en secret, souvent pendant la nuit dans un sous-sol ou une cabane mal éclairée. Les esclaves s'adressent aux esprits pour arrêter leurs misères, pour demander de la richesse ou pour souhaiter malchance à leur maître. Ces rituels sont habituellement accompagnés de sacrifices. C'est pour cela que le vaudou est souvent associé, encore aujourd'hui, à la sorcellerie.
Un peu de philosophie...
Gbêzo est le monde où vit l'être humain. Celui-ci a été façonné en fonction des besoins de l'homme. Cependant, l'homme n'est qu'un élément de cet univers et donc il doit respecter ses lois. En conséquence, il peut user de la nature sans toutefois le déséquilibrer. L'homme a aussi le devoir de vivre selon Gbeto. Cette loi décrit l'existence de l'homme en un vaste mouvement de transmission. Son rôle est de recevoir, puis de transmettre tout en respectant leur destin. Ainsi est la façon que les pratiquants perçoivent le cycle de la vie. Les croyants pensent aussi que l'homme est sacré parce qu'il a un agbaza, c'est-à-dire un corps composé de chair et de sang qui permet la réincarnation de l'ancêtre. De plus, il possède une puissance invisible qui diffère pour chaque personne, donc un esprit, appelé sê. L'être humain possède aussi un fâ. Il possède une conscience, donc une personnalité qui lui permet d'agir et de réagir. L'homme ne peut pas désobéir aux voduns parce qu'ils possèdent le Xo, c'est-à-dire la l'ensemble des forces capables de générer des événements et de produire de l'action. C'est aussi pour cette raison que les paroles sacrées agissent sur le monde des humains. Les voudouistes démontrent un grand respect pour les morts et ses ancêtres. En effet, le territoire qu'ils occupent est nommé aïnon. Cela veut donc dire que ces terre appartiennent aux premiers occupants devenus voduns. En conséquence, ce sont les fondateurs qui possèdent les droits sur ces territoires et non les habitants. La mort pour eux est la rupture d'équilibre entre le sê et l'agbaza de la personne. Ce phénomère est appelé Ku. D'après eux, l'individu est libéré du corps et des forces exercées sur ce contenant matériel tels que le temps et l'espace. L'esprit ainsi libéré devient un vodun, donc un protecteur de la famille. En échange, celle-ci lui donne des offrandes pour le remercier de ses services. C'est aussi le devoir de la famille de s'assurer que le défunt est accueilli dans le kutomé, le monde des morts, par des funérailles appropriés. L'entrée au kutomé est considérée le dernier rite de passage pour les voudouistes.